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26 août 2024

Psaumes 119.1-176

Qu’est-ce que vivre ? Voilà une question intéressante ! Dans les « Essais », Montaigne écrit : « Les plus belles vies sont, à mon gré, celles qui se rangent au modèle commun et humain, avec ordre, mais sans miracle et sans extravagance. » Eh bien moi, je trouve ça gnangnan. Dans le Psaume 119, l’auteur demande plusieurs fois à Dieu : « Fais-moi vivre ! » (versets 37, 40, 88, etc.). C’est le cri que font entendre les hommes pieux d’Israël, car pour eux, la vie c’est baigner dans la Parole de Dieu, et c’est le thème du Psaume 119 qui est le plus long chapitre des Textes Sacrés. Il impressionne aussi par la profondeur de sa réflexion et par son uniformité. Le Psaume 119 est donc une méditation sur la Parole de Dieu. À l’exception de deux versets (122-123), tous les autres mentionnent la loi avec des termes synonymes divers comme : parole, ordonnances, préceptes, jugements, décrets, témoignages, sentences, statuts ou commandements. Cet éloge de la Parole de Dieu est parsemé de prières et d’actions de grâces. Ce Psaume exalte tous les avantages que l’homme tire de la mise en pratique des commandements de la Loi, une exhortation à prendre au sérieux parce que Dieu a promis qu’il bénirait sa Parole et ceux qui lui sont attachés.

Le Psaume 119 est alphabétique, chaque verset commençant par l’une des 22 lettres qui composent l’alphabet hébreu. Rédigé avec un très grand soin, il est structuré d’une manière différente des autres textes alphabétiques car à chacune des vingt-deux strophes du psaume correspond une lettre différente de l’alphabet, et chaque strophe comprend huit versets qui débutent tous par cette même lettre. Ainsi, les 8 versets de la première strophe commencent par A, Aleph en hébreu, et les huit versets de la deuxième strophe par B, Beth en hébreu, et ainsi de suite. Cet ordre alphabétique, qui est destiné à faciliter la mémorisation du psaume, ne peut évidemment pas être reproduit dans une autre langue.

La valeur pédagogique du psaume 119 est tellement appréciée que pendant très longtemps, les Églises Réformées de langue française l’ont utilisé dans l’éducation religieuse des jeunes, et en Suisse, les enfants le chantaient à l’école du dimanche pendant le catéchisme.

L’insistance avec laquelle le Psaume 119 célèbre la Loi de l’Éternel laisse à penser qu’il a été composé à un moment critique de l’histoire d’Israël, sans doute après le retour de la captivité babylonienne. En effet à peine revenus au pays de leurs ancêtres, les premiers colons ont dû faire face à la jalousie et la méchanceté des peuples voisins (Néhémie 4.7). De plus, les rois perses prêtaient facilement l’oreille aux accusations portées contre les Juifs par le gouverneur de la Samarie et par les Ammonites (Esdras 4). Pour compliquer encore davantage cette situation, les Israélites étaient divisés et loin de faire bloc dans leur attachement à l’Éternel. Sans l’intervention énergique du prêtre Esdras et de l’administrateur Néhémie (Esdras 9 ; Néhémie 5 ; 13), la nation aurait rapidement adopté les mœurs et pratiques religieuses de ses voisins, se rendant par là aussi coupables que ses ancêtres. Heureusement, les hommes pieux fidèles à l’Éternel ont obéi à Esdras parce qu’ils ont compris que leur seule planche de salut est de rester attachés à la Loi de leur Dieu.

Le psaume 119 est donc le soubresaut de foi d’une poignée de croyants qui doit faire face, d’une part à des difficultés internes, et d’autre part, au mépris, aux complots et aux persécutions de leurs ennemis ancestraux. Par leur attachement à la loi de Moïse, ils veulent contrecarrer les problèmes qu’ils rencontrent et conserver leur caractère de peuple de Dieu. Comme cette dévotion doit distinguer Israël des autres nations d’une génération à l’autre, le Psaume 119 est aussi une confession de foi ayant un but éducatif. À ce titre, on l’a appelé « l’abécédaire », car il était utilisé pour la formation intellectuelle et spirituelle des jeunes Israélites. En le mémorisant, ils apprenaient les premiers éléments de leur langue et plusieurs grands principes de leur foi. Ce faisant, ils s’imprégnaient aussi des sentiments de respect et d’amour pour la loi de Dieu, qui doit les diriger pendant toute leur vie.

Mais Israël a totalement abandonné l’Éternel et aujourd’hui c’est une nation laïque et sécularisée, embourbée dans des conflits sans fin, et engagée dans la recherche du bonheur par le biais du matérialisme. Devant ce spectacle spirituellement affligeant, on peut se demander si Dieu n’a pas rejeté son peuple une bonne fois pour toutes. Absolument pas, déclare l’apôtre Paul qui écrit aux Romains :

Si les Israélites ont trébuché, est-ce pour tomber définitivement ? Loin de là ! Par leur faux pas, le salut est devenu accessible aux païens… Si leur mise à l’écart a entraîné la réconciliation du monde, quel sera l’effet de leur réintégration ? Rien de moins qu’une résurrection d’entre les morts ! (Romains 11.11, 15).

Spirituellement, Israël ressuscitera à l’entrée du Millénium et en même temps, des multitudes de non-Juifs se tourneront vers Jésus-Christ. Le célèbre évangéliste anglais Spurgeon avait coutume de dire : « Dieu va gagner ; il y aura davantage de sauvés que de perdus ». Oui, mais tout reste encore à faire, car aujourd’hui à grande échelle, il ne se passe rien. C’est vrai qu’Israël occupe bien un coin de la Palestine, mais ce n’est pas l’accomplissement des prophéties, parce que dans leur immense majorité, les Juifs ne croient toujours pas que Jésus est leur Messie. Non seulement il y a de moins en moins de Juifs qui observent les préceptes du Judaïsme, mais de plus en plus deviennent carrément athées. Cependant, quand les nombreuses prophéties qui concernent Israël s’accompliront, les Juifs se tourneront en masse vers Jésus-Christ, et alors aura lieu la résurrection spirituelle de la nation, la vie après la mort.

Tous les êtres humains, Juifs et non-Juifs qui obtiennent la vie éternelle, la reçoivent grâce à la Parole de Dieu. Dans sa première épître, l’apôtre Pierre écrit :

Vous êtes nés à une vie nouvelle, non d’un homme mortel, mais d’une semence immortelle : la Parole vivante et éternelle de Dieu (1Pierre 1.23).

Cette Parole vivante et éternelle de Dieu est Jésus-Christ lui-même. Cette Parole génère la vie, la liberté, la paix et la bénédiction du Seigneur. Dans son évangile, l’apôtre Jean écrit :

Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. Certains l’ont accueilli ; ils ont cru en lui. À tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu. Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père : plénitude de grâce et de vérité ! (Jean 1.1, 12, 14).

À travers les siècles, le Psaume 119 a été précieux pour de nombreux croyants comme Jean Ruskin par exemple. Historien d’art, peintre et sociologue, pendant la seconde moitié du 19e siècle, il exerça une influence considérable sur le mode de pensée des Anglais, et même sur Marcel Proust qui traduisit certaines de ses œuvres. Ruskin écrit :

Il est étrange que de toutes les portions des Écritures que ma mère m’a enseignées, celle qui fut la plus difficile et que mon esprit d’enfant répugnait à apprendre, le Psaume 119, est maintenant devenue le texte qui m’est le plus précieux à cause de son débordement d’amour et de sa glorieuse passion pour la loi de Dieu.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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