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27 août 2024

Psaumes 120.1 – 122.9

Quand on voit des gens à la télé ou en vrai qui marchent sur les routes, on pense tout de suite à des réfugiés qui fuient la guerre ou une catastrophe quelconque. C’est la règle qui comme toutes a son exception. En effet, pendant des siècles, une caractéristique des Israélites éparpillés de par le monde, du moins des hommes, est de se rendre en masse au Temple de Jérusalem 3 fois par an. C’est à l’occasion de ces pèlerinages qu’étaient chantés une série de 15 psaumes, appelés « cantiques des montées ou chants des caravanes de pèlerins, ou encore en marche vers la maison ». Le mot « montées » vient de l’expression habituelle « monter au sanctuaire, ou monter au temple ou monter à Jérusalem » (Exode 34.24 ; 1Samuel 1.3 ; 1Rois 12.28 ; Luc 2.42 ; 18.10 ; Actes 24.11, etc.). Cette appellation a une double origine. Comme le Temple est construit en hauteur sur une colline, on doit gravir une pente puis des escaliers. Mais en second lieu, « monter au sanctuaire » exprime le sentiment de respect des fidèles pour l’Éternel, qui a fait de ce lieu sa résidence terrestre.

Le Temple est vraiment le centre et le summum de la vie nationale d’Israël. Ces 15 psaumes sont chantés par les pèlerins juifs, trois fois par an sur les routes qui mènent à Jérusalem. Je lis un passage du psaume 122.

Ô Jérusalem, cité bien bâtie, où tout est bien joint ! C’est là qu’affluent les tribus, les tribus de l’Éternel, selon la loi en Israël, pour y louer l’Éternel (Psaumes 122.3-4).

Et Dieu, parlant par la bouche du prophète Ésaïe, exhorte les Israélites à chanter et à se réjouir en ces occasions. Je cite le texte :

Cependant, parmi vous retentiront des chants comme en la nuit de fête, et vous vous réjouirez comme celui qui monte au son des flûtes, au mont de l’Éternel et vers le rocher d’Israël (Ésaïe 30.29).

Selon la Loi de Moïse, tous les Hébreux hommes valides sont tenus d’assister au moins à l’une des 3 fêtes annuelles : la Pâque, les Moissons (Pentecôte) ou les Cabanes (Tabernacles) afin de louer l’Éternel, de l’adorer et d’offrir des sacrifices. Les Israélites partent alors de tous les pays du bassin méditerranéen où ils sont disséminés pour se rendre dans la ville sainte, emmenant leur famille avec eux quand cela est possible.

Après l’exil babylonien, le Temple fut reconstruit, puis le prêtre Esdras remît en vigueur la célébration des 3 fêtes solennelles. Suite à ce rétablissement les pèlerinages redoublent d’importance. En effet, plus les Israélites se voient dispersés dans les nations païennes et plus ils ont le temple à cœur parce qu’il est le symbole visible de leur identité, et plus ils tiennent à célébrer ces trois fêtes parce qu’elles contribuent à maintenir leur unité.

Les caravanes se donnent rendez-vous à environ une journée de marche de Jérusalem. C’est là que les Juifs se retrouvent, prennent des nouvelles les uns des autres et se rappellent de l’époque glorieuse d’Israël, du bon vieux temps comme on dit. Ensuite, ils cheminent ensemble vers Jérusalem tout en chantant ces 15 psaumes. Dans son évangile, Luc rapporte l’un de ces pèlerinages auquel participa Jésus quand il avait environ 12 ans, donc bien avant qu’il ne commence son ministère vers l’âge de 30 ans (Luc 2.42).

Les sages juifs voient dans ces 15 « cantiques des montées » une analogie à la vie qui doit être pour chacun de nous une montée vers Dieu. En effet, nous commençons tous à la case départ comme pécheur coupable, séparé du Dieu créateur. La première chose qu’il me demande est de venir à lui pour être pardonné et recevoir la vie éternelle en Jésus-Christ. Ensuite, je suis appelé à progresser dans la foi, et dans ma connaissance des Écritures et de Dieu lui-même. Ma vie spirituelle doit donc être une montée continuelle jusqu’au jour où j’atteindrai le royaume des cieux, ma destination finale et ma vraie patrie.

Ces 15 psaumes, avec leurs détails pittoresques et gracieux offrent entre eux des analogies qui leur donnent un air de famille assez marqué. Cette collection de psaumes constitue un groupe distinct, une sorte de mini-psautier. Ce sont de véritables œuvres d’art pleines de charmes. Ils forment un tout dont l’ordre ne peut pas être changé, car ils ont été groupés de façon symétrique autour du psaume central, le 137, qui est attribué à Salomon. Ce psaume mentionne 3 fois Yaweh, l’Éternel, tandis que les 2 séries de 7 psaumes qui le précèdent et le suivent contiennent chacune 24 fois le nom Yaweh.

On peut aussi diviser ce mini-psautier en cinq groupes de trois psaumes chacun. Les deux premiers groupes parlent des pressions extérieures que subit l’âme pieuse, de la foi qui s’attend à l’intervention divine, de la prise de conscience de qui est l’Éternel, et finalement du choix de Jérusalem comme lieu de résidence de Dieu. Le troisième groupe a des points communs avec la littérature de la Sagesse ou comment bien vivre. La grâce, la rédemption, le pardon, la prière ou le culte n’y sont pas du tout mentionnés ; l’accent est plutôt mis sur la vie familiale. Le quatrième groupe est axé sur la piété et l’école de la patience. Le dernier groupe est dominé par des thèmes qui constituent l’héritage historique des Israélites comme le choix de Dieu, l’alliance, la communauté et le sanctuaire.

Le Psaume 120, le premier de la série, exprime les soupirs d’un Juif habitant au milieu d’un peuple infidèle et barbare, ainsi que les gémissements de la nation d’Israël en butte à l’hostilité des païens. Le Psaume 120 montre combien les fêtes répondent au besoin profond des Israélites de maintenir leur identité nationale en tant que peuple de l’Éternel.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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