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Psaumes 23.1 – 24.10
Que faire et où aller lorsqu’on a besoin de réconfort ? Le mieux est sans aucun doute de pouvoir épancher sa peine sur l’épaule d’un véritable ami, sinon on court le risque de faire des dégâts à soi et aux autres. Jadis, la pratique était de se tourner vers la bouteille. Aujourd’hui, c’est plutôt vers les drogues, le sexe ou même le suicide ; les faits divers sont là pour l’attester.
Quand j’ai fait ma communion solennelle, j’ai reçu un beau missel avec une couverture en cuir. Une section était intitulée réconfort et on pouvait y lire le Psaume 23. Il est sans conteste le plus connu de tout le psautier. Cependant, son importance est beaucoup due au précédent, le 22 qui donne les fondements du 23. En fait, les Psaumes 22, 23 et 24 forment ensemble la trilogie du berger. Le Psaume 22 introduit le Bon Berger, c’est à dire Jésus, qui a lui-même dit : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis (Jean 10.11) ».
Le Psaume 23, quant à lui, présente Jésus-Christ comme le Grand Berger. Il est appelé ainsi par l’auteur de l’épître aux Hébreux qui écrit :
Le Dieu qui donne la paix a fait revenir d’entre les morts notre Seigneur Jésus qui est devenu le grand berger de ses brebis et a scellé de son sang l’alliance éternelle (Hébreux 13.20).
Enfin, le Psaume 24 décrit le Chef berger. On doit cette appellation à l’apôtre Pierre qui écrit :
Quand le Chef des bergers paraîtra, vous recevrez la couronne de gloire qui ne perdra jamais sa beauté (1Pierre 5.4).
On peut donc considérer que dans le Psaume 22 nous avons la croix du Sauveur qui est mort pour nous afin que nous recevions la vie éternelle, dans le 23 la houlette du berger qui par amour pour ses brebis pourvoit dans le temps présent à tous leurs besoins, et dans le 24 la couronne du souverain Roi des rois qui dans l’éclat de sa majesté viendra un jour établir son autorité sur toute la terre.
Le psaume 23 est appelé « psaume de confiance » parce que c’est probablement le passage des Textes Sacrés qui est le plus lu ou médité. Les Juifs le connaissent et tous ceux qui se disent chrétiens en ont au moins entendu parler. Il n’a que 6 versets que n’importe qui comprend mais qui ont fait couler beaucoup d’encre puisque des livres ont été écrits sur eux. La durée d’un discours ou la longueur d’un texte est sans rapport avec sa valeur, car on peut parler sans rien dire. Quelqu’un a fait la remarque suivante : « La longueur de votre allocution ne m’importe pas dans la mesure où vous la faites en peu de mots ». Et aussi : « Si ceux qui n’ont rien à dire se taisaient, notre monde serait plus agréable à vivre ».
Au mur de son bureau, un homme d’affaires a accroché un écriteau qui disait : « Si vous avez quelque chose d’important à me communiquer, je vous donne 5 minutes ».
Le Psaume 23 a beaucoup à dire et pourtant il se lit en 45 secondes. Ce n’est pas un document scientifique, ni une démonstration philosophique, ni une thèse de théologie. Ce petit poème est un joyau lyrique à la fois simple et sublime. Il doit beaucoup de son charme à l’habile mélange d’images contrastées qui recouvrent la plupart des aspects de la vie humaine. Toutes ses facettes littéraires convergent vers l’Éternel dont le soin attentif, la vigilance incessante et la présence constante donnent à la vie toute sa couleur et sa satisfaction. Le concept dominant de ce psaume est celui d’un Dieu qui guide et protège à travers les vicissitudes de la vie. Ce poème décrit sept activités du berger divin. Elles sont bien rendues dans la version Second et sont encadrées par le nom de l’Éternel qui est le premier et le dernier mot du poème.
Il ne fait aucun doute que ce psaume a été écrit par David à un moment paisible de sa vie, mais rien n’indique l’époque de sa rédaction. Était-ce quand il était lui-même un jeune pâtre ou après qu’il ait accédé à la royauté, ou à la fin de sa vie ? Quelqu’un a nommé le Psaume 23 « le chant du vieux berger ». Ce serait alors l’oeuvre d’un souverain mature qui se penche sur ce qu’a été sa marche avec Dieu et combien il a pu compter sur lui. Les épreuves de la vie ont maltraité David. Soldat aguerri, il a connu bien des joies et beaucoup de peines, des victoires sur le champ de bataille, mais aussi des malheurs terribles et des privations sans nombre. Il est passé par le creuset de l’adversité mais il a fait ses preuves. Il est resté fidèle à l’Éternel qui lui a rendu au centuple.
Le Psaume 23 ne présente pas les rêveries ou les pensées frivoles d’un jeune pâtre, mais les réflexions d’un homme qui a vécu et fait l’expérience de la vie. Cependant, David le grand roi n’a jamais oublié David le jeune berger. Au sommet de la gloire, il se souvient encore de sa tendre enfance quand il s’occupait des brebis de son père. Dans un sens, David a été berger toute sa vie puisque l’Éternel l’a retiré des troupeaux pour qu’il fasse paître le peuple de Dieu (Psaume 78:71). Sa tâche en tant que souverain d’Israël est bien de nature à lui rappeler ce qu’il a déjà vécu quand il était adolescent. Les prophètes ont repris plusieurs fois cette image du berger, soit pour rappeler ce qu’est l’Éternel pour son peuple (Esaïe 40:11), soit pour faire sentir aux rois leur responsabilité en tant que bergers d’Israël, et pour annoncer le vrai pasteur des brebis qui allait venir (Ezéchiel 34:7,14; 37:24 ; Zacharie 10:3.) et qui pour nous est venu.
Le Psaume 23 commence par : « L’Éternel est mon berger ». Tout le monde peut-il dire cela ? Pas vraiment ! Alors en vertu de quoi ai-je le droit et le privilège de prononcer de telles paroles ? Puisque les Psaumes 22, 23 et 24 forment un tout qui raconte une seule et même histoire, il me faut d’abord rencontrer le bon berger qui a donné sa vie pour ses brebis, puis je dois apprendre à connaître le grand berger qui prend soin de moi. Ensuite seulement, je pourrai dire : « L’Éternel est mon berger ».
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.