Les émissions

29 mai 2023

Ruth 2.21 – 3.9

Depuis fort longtemps, les états démocratiques tentent de combattre le paupérisme et parfois engagent même de gros moyens mais pour de bien maigres résultats. Souvent c’est parce que l’argent se perd en route mais qu’on se rassure, il n’est pas perdu pour tout le monde. Dieu aussi se soucie des pauvres et la Loi de Moïse a prévu dans ses cartons un système génial qui évite aux Israélites de tomber dans le cycle infernal du paupérisme. Deux fois par siècle, pour la fête du Jubilé, tout le monde retourne à la case départ pour ainsi dire. Les propriétés, qui ont dû être vendues à cause d’un revers de fortune, ne sont jamais perdues de manière définitive par la famille qui les ont reçues en héritage au moment du partage du pays. L’acheteur d’un bien n’acquiert en réalité que le nombre de récoltes qui reste jusqu’à la prochaine année de jubilé, le prix d’achat étant déterminé en conséquence. A l’occasion de cette fête, la nation proclame une année de liberté pour toutes les personnes qui devenues pauvres ont dû se vendre, ou plutôt exactement se louer. Elles récupèrent par la même occasion les propriétés qu’elles ont perdues. Les trompettes des prêtres retentissent d’un bout à l’autre du pays sur le sol de la Palestine et donnent le signal du rétablissement de toutes choses et de tout Israélite à leur état initial. Toutes les hypothèques sont levées, et tous recouvrent leurs droits de fils et fille d’Israël. D’une certaine façon, on remet les pendules à l’heure de Dieu. Cette institution du Jubilé avait pour but d’empêcher la formation d’une pauvreté endémique et l’asservissement d’une classe de la population à une autre comme cela existe, qu’on veuille ou pas le reconnaître, partout aujourd’hui sur notre planète.

Tout le monde a entendu parler de la lutte des classes, vieille théorie marxiste. On connaît aussi les classiques : des enfants forcés à travailler dans les sweat-shops, l’esclavage sexuel, les passeurs de réfugiés et les autres. Mais il existe aussi d’autres formes d’asservissement économique moins évidentes, et tout aussi cruelles ; ainsi ces entreprises spécialisées intermédiaires et parfaitement légales qui trouvent des démunis dans un coin du tiers-monde qui sont prêts à aller travailler dans une usine installée dans un autre pays. Le futur ouvrier doit acheter le droit d’être employé et ce n’est pas donné, puisque cela correspond en gros à une année de salaire. Comme on lui avance l’argent, il doit bien sûr rembourser à la fois la somme empruntée et les intérêts. Voilà un bel exemple d’exploitation des miséreux par notre système capitaliste à la noix.

La fête du jubilé évite le malheur économique; elle repose comme l’année sabbatique, sur le grand principe que j’ai déjà cité et où Dieu dit : « Le pays m’appartient et vous êtes chez moi des étrangers et des immigrés » (Lévitique 25.23). Il s’en suit que les Israélites sont sur les terres de l’Éternel comme des locataires en fermage. Toute la législation de Moïse proclame le droit de propriété que l’Éternel possède à la fois sur la terre qu’il a donnée à Israël et sur les membres de son peuple. Cette idée de la fête du Jubilé est fantastique. Le rétablissement périodique du peuple dans son état initial au niveau des propriétés et des personnes est un chef-d’œuvre de liberté, égalité et fraternité. Tous les 50 ans, toutes les misères économiques sont effacées et chaque famille d’Israël retrouve son héritage. Si notre bas monde avait appliqué ces directives, il n’y aurait jamais eu de révolutions paysannes ni de doctrine communiste pour essayer par la force de rendre les gens égaux. Ce Jubilé avait aussi un caractère prophétique. L’apôtre Pierre dans le Nouveau Testament parle du « jour où l’univers entier sera restauré, comme Dieu l’a annoncé depuis des siècles par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3.20-21). Ce temps futur de restauration de toutes choses verra la dette de l’humanité acquittée à tout jamais, et toute personne humaine affranchie pour n’avoir plus d’autre maître que Dieu lui-même. Alors, la justice, la sainteté et l’amour du prochain, le bien-être et le repos régneront sur la terre entière. Voilà l’idéal qu’anticipe l’année de jubilé. En attendant, l’affranchissement et le repos de l’âme auquel je suis convié se trouvent en la personne du Christ, comme il l’a lui-même déclaré. Je le cite :

Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Oui, mon joug est facile à porter et la charge que je vous impose est légère. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres (Matthieu 11.28-30 ; Jean 8.32).

La rédemption du monde opérée par l’Éternel en la personne de Jésus-Christ est l’histoire de l’amour de Dieu pour sa créature. Elle est illustrée par le récit qui nous occupe dans le livre de Ruth. Dès son arrivée à Bethléhem, Noémi a mis un champ de son mari en vente parce qu’elle est très pauvre. Cependant, au prochain Jubilé, elle retrouvera l’héritage ancestral de la famille de son mari. Le texte ne précise pas quand aura lieu cette fête, mais comme je l’ai déjà dit, plus elle est éloignée et plus le prix de vente de ce champ est élevé. C’est alors que Booz entre sur scène. En tant que parent du défunt, il peut acheter cette propriété. Ce droit est garanti par la Loi de Moïse. Je lis le passage :

Une terre ne devra jamais être vendue à titre définitif car le pays m’appartient et vous êtes chez moi des étrangers et des immigrés. Dans tout le pays que vous aurez en possession, vous garantirez le droit de rachat des terres. Si ton compatriote devient pauvre et doit vendre une partie de son patrimoine foncier, un proche parent qui a le droit de rachat pourra racheter ce que son parent aura vendu (Lévitique 25.23-25).

Ce n’est pas tout, car Dieu se préoccupe aussi du sort des veuves et de la nécessité d’assurer une descendance. Quand Noémi a dit à Ruth : « Cet homme est notre proche parent, l’un de ceux qui ont envers nous le droit de rachat », ces paroles marquent un tournant dans l’histoire car cette remarque signifie non seulement que Booz a le droit de racheter les terres du mari de Noémi, mais aussi le droit, en fait plutôt le devoir d’épouser Ruth, la veuve du fils défunt d’Élimélek, si celle-ci lui en fait la demande.

Cependant, il y a dans le village de Bethléhem quelqu’un qui est un parent qui est encore plus proche des deux veuves que Booz; c’est donc lui qui est en tête de liste. Selon la coutume, celui qui acquiert le champ que Noémi a mis en vente, doit aussi épouser Ruth. Les deux vont ensemble. Il en est ainsi même si l’acheteur est déjà marié, car la polygamie, sans être encouragée, est néanmoins permise et admise. C’est sûr qu’en notre 21e siècle, ces transactions et tractations nous surprennent. Mais à y réfléchir, c’est un moyen efficace d’assurer la survie des veuves et d’éviter la fragmentation des familles. Aujourd’hui dans notre monde moderne, nous avons le phénomène des familles en déconfiture et recomposées. La législation de Moïse et la loi du lévirat permettaient d’éviter cette plaie.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

sept. 25 2023

Émission du jour | 2 Rois 3.1 – 4.37

Élie aide une veuve à s'en sortir

Nos partenaires