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Ruth 3.10 – 4.8
Tous ceux qui connaissent le français savent ce que veut dire « veuve », mais le mot lui-même n’explique pas sa signification. Par contre, le dictionnaire étymologique nous apprend que « veuve » provient d’un mot latin (vidua) qui signifie « privé de » ce qui est déjà plus parlant. Mais en hébreu, ça l’est encore bien davantage puisque le mot veut dire : « celle qui est muette », ce qui est bien conforme au statut de la veuve dans l’antiquité où la femme existe au travers d’un homme de sa famille : d’abord son père, puis son mari. Mais une fois celui-ci décédé, son épouse perd sa voix et donc devient muette. Si elle a des fils, ils prendront soin de leur mère, mais Noémi, l’héroïne du livre de Ruth a enterré son mari et ses deux fils ce qui fait que sa situation est catastrophique. Celle de sa belle-fille n’est pas mirobolante non plus car elle aussi est veuve. Certes, elle est jeune et jolie, mais elle porte une grosse tache car elle est du pays de Moab. Cependant, le tableau n’est pas aussi noir que je l’ai peint parce que la loi de Moïse exige la protection des faibles et des démunis comme la veuve et l’orphelin. Après avoir dressé le tableau des deux veuves, l’auteur a introduit Booz, parent de Noémi et un propriétaire terrien au grand cœur. Après avoir gaiement fêté la fin d’une moisson abondante, Booz est allé se coucher « à l’extrémité d’un tas de gerbes ». Arrive alors Ruth qui, sur les conseils de sa belle-mère Noémi, vient se coucher à ses pieds afin de réclamer l’application de la loi du lévirat, un mécanisme qui permet à un homme parent d’une veuve de la sortir de l’ornière dans laquelle la mort de son mari l’a placée en rachetant ses biens et en l’épousant. Il fait nuit noire et l’air s’est rafraîchi. Booz a un frisson; il sursaute. Le texte dit : « il se pencha en avant et s’aperçut qu’une femme était couchée à ses pieds. – Qui es-tu ? – Je suis Ruth, ta servante. Veuille me prendre sous ta protection car, en tant que proche parent, tu es responsable de moi (Ruth 3.8-9) ». Je lis la suite dans le chapitre 3 du livre de Ruth.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.