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Sophonie 1.13 – 2.2
Il n’est pas nécessaire d’être devin pour savoir que le mal sévit absolument partout dans le monde, au point où on peut le comparer à une pieuvre gigantesque qui enserre la terre dans son étreinte et qui étend d’innombrables tentacules dans toutes les directions et jusque dans les moindres recoins de la planète. Le mal, c’est la poisse qui nous colle à la peau et dont il est impossible de s’extirper. Pour les non-croyants, le mal est une excuse toute faite pour rejeter l’idée d’un Créateur aimant et bon. Pour les croyants, le mal est un défi permanent, car ici-bas il reste un ennemi toujours présent. L’homme demande : « Mais où donc est Dieu et que fait-il ? »
Habaquq, qui est un prophète authentique de l’Éternel ne comprend pas pourquoi Dieu n’intervient pas pour punir ceux qui font le mal en toute impunité ; il écrit :
Jusques à quand, ô Éternel, appellerai-je à l’aide sans que tu entendes mon cri ? Jusques à quand devrai-je crier vers toi : à la violence ! sans que tu nous délivres (auteur) ? Pourquoi me fais-tu voir de telles injustices ? Peux-tu rester indifférent à nos tourments ? Je ne vois devant moi que ravage et violence, il y a des querelles, et des conflits surgissent (Habaquq 1.2-3).
L’Éternel entend son cri et lui montre ce qu’il prévoit dans la suite des temps. La prophétie de Sophonie est aussi une réponse à la prière d’Habaquq. Je continue de lire dans le premier chapitre du livre de Sophonie.
En ce temps-là, je fouillerai Jérusalem avec des torches et je châtierai tous les hommes qui se reposent sur leurs réserves comme un vin sur la lie, se disant en eux-mêmes que l’Éternel ne fait ni du bien ni du mal (auteur). Leurs richesses seront pillées, leurs maisons dévastées. Ils auront bâti des demeures mais ils n’y habiteront pas ; ils auront planté des vignobles mais ils n’en boiront pas le vin (Sophonie 1.12-13).
Ici, Dieu est représenté comme un veilleur de nuit devant qui nul ne peut se cacher. Cette image a inspiré des artistes du Moyen Âge qui font le portrait de Sophonie en le représentant comme l’homme à la lampe. C’est, à bien des égards, un bon tableau de l’homme, de son caractère et de sa mission.
Dans la loi de Moïse et le livre du Deutéronome on lit qu’avant que les Israélites partent au combat : « les officiers s’adresseront aux soldats en ces termes : “ Y a-t-il parmi vous quelqu’un qui vient de bâtir une maison et n’y a pas encore habité ? Qu’il rentre chez lui, pour qu’il ne meure pas au combat et qu’un autre n’y habite pas le premier. L’un d’entre vous a-t-il planté une vigne et n’en a pas encore cueilli les premiers fruits ? Qu’il rentre chez lui, pour qu’il ne meure pas au combat et qu’un autre ne recueille pas les premiers fruits de sa vigne. Y a-t-il quelqu’un qui se soit fiancé et qui n’ait pas encore épousé sa fiancée ? Qu’il rentre chez lui, pour qu’il ne meure pas au combat et qu’un autre n’épouse pas sa fiancée ” (Deutéronome 20.5-7).
Cependant, Sophonie dit que c’est exactement le contraire qui va se produire. Ceux qui ont bâti de belles maisons et planté des vignes n’en profiteront pas. Toutes les richesses dans lesquelles ils se confient seront la proie des Chaldéens. Quand ils les verront disparaître pillées par leurs ennemis, ils sauront que l’Éternel étend son règne jusque dans les affaires des hommes et que les menaces qu’il profère ne sont pas vaines. En cas de rébellion contre Dieu, la loi de Moïse a prévu une longue liste de malédictions. Je lis un passage du livre du Deutéronome :
Si un homme se fiance, un autre homme épousera sa fiancée ; si quelqu’un bâtit une maison, il ne s’y installera pas ; s’il plante une vigne, il n’en recueillera pas les fruits. Vos bœufs seront abattus sous vos yeux, et vous n’en mangerez pas la viande. Vos ânes seront volés devant vous et ne vous seront jamais restitués ; vos moutons et vos chèvres tomberont entre les mains de vos ennemis et personne ne viendra à votre secours. Vos fils et vos filles seront livrés à un peuple étranger (Deutéronome 28.30-32 ; comparez Lévitique 26.30-33).
Le prophète Michée a déjà averti les habitants de Jérusalem disant :
Vous sèmerez sans pouvoir moissonner ; vous presserez l’olive, mais sans vous frotter d’huile ; vous foulerez les grappes, sans en boire le vin (Michée 6.15).
Ce châtiment a été infligé aux Israélites du royaume des X tribus du Nord. Le prophète Amos l’a prophétisé leur disant :
Puisque vous exploitez le pauvre, et que vous lui prenez du blé de sa récolte, à cause de cela, les maisons en pierres de taille que vous avez bâties, vous ne les habiterez pas. Ces vignes excellentes que vous avez plantées, vous ne boirez pas de leur vin (Amos 5.11).
Comme les Israélites du Nord n’ont ni obéi à la Loi ni écouté les prophètes que l’Éternel leur envoyait, le jugement de Dieu a déferlé sur eux vague sur vague. Le même châtiment attend le royaume israélite du sud.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.