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16 sept. 2026

Zacharie 1.1-7

L’une des caractéristiques des gens célèbres est qu’ils laissent des traces derrière eux, des marques de leur passage sur terre et on se souvient de ce qu’ils ont accompli et dit parce que c’est dans un livre ou un support médiatique. Il en est de même des personnages de l’Ancien Testament. Ainsi, parmi les prophètes, après Ésaïe, c’est Zacharie qui est le plus cité par les auteurs du Nouveau Testament, notamment dans les récits de la passion et dans l’Apocalypse.

Plusieurs prophéties de Zacharie ont déjà été accomplies par Jésus, comme celle rapportée par Matthieu qui décrit le Messie entrant dans Jérusalem monté sur un ânon (Zacharie 9.9 ; Matthieu 21.5 ; Jean 12.15).

Quand Zacharie dit : « En ce jour-là, jaillira une source pour purifier de leurs péchés, de leurs impuretés, la famille de David et tous ceux qui habitent Jérusalem » (Zacharie 13.1 ; comparez Zacharie 14.8), il prophétise que c’est de Jésus que coule « la source qui purifie du péché » et qui donne la vie, ce que confirme l’apôtre Jean qui écrit :

Le dernier jour de la fête, le jour le plus solennel, Jésus se tint devant la foule et lança à pleine voix : – Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que celui qui croit en moi boive. Car, comme le dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive jailliront de lui (Jean 7.37-38).

Zacharie prophétise aussi que le Messie serait rejeté, vendu pour trente pièces d’argent (Zacharie 11.12-13 ; Matthieu 26.15), mis à mort (Zacharie 13.7 ; Matthieu 26.31 ; Marc 14.27), et transpercé (Zacharie 12.10 ; Jean 19.37 ; Apocalypse 1.7).

Dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean reprend plusieurs visions de Zacharie (Apocalypse 6.1-8 ; 7.1 ; 11.3 et suivant) et s’inspire des tableaux peignant l’attaque de Jérusalem par toutes les nations (Zacharie 12.1-9 ; 14.1-15) pour décrire Armageddon, l’ultime bataille livrée par les nations païennes contre le peuple de Dieu (Apocalypse 16.12-21 ; 17.12-14 ; 19.17-21 ; 20.7-10). Jean emprunte aussi à la vision de Zacharie qui voit Jérusalem transfigurée (Apocalypse 22.3 citant Zacharie 14.11).

Jean reprend également l’image de la fête des Cabanes (ou Tabernacles) évoquant la célébration du salut dans la nouvelle création (Zacharie 14.16-19 ; Apocalypse 7.9-17), et Jean fait de l’Agneau immolé aux sept yeux, la pierre d’angle sur laquelle est fondé le nouveau Temple (Apocalypse 5.6 ; Zacharie 3.9 ; 4.10) qui sera construit au début du millénium.

L’évangile selon Matthieu cite Zacharie quand il rapporte les paroles de Jésus qui dit aux chefs religieux que sur eux retombera « le châtiment qu’appelle le meurtre de tous les innocents, depuis celui d’Abel, le juste, jusqu’à celui de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le Temple et l’autel du sacrifice » (Matthieu 23.35). Barachie est bien le nom du père du prophète Zacharie mais il ne devrait pas figurer ici, car c’est une altération du texte, une erreur de copiste ou un rajout malheureux. En effet et pour commencer, « Barachie » n’apparaît pas dans le passage parallèle de l’évangile selon Luc qui dit simplement :

Depuis le meurtre d’Abel, jusqu’à celui de Zacharie, assassiné entre l’autel du sacrifice et le Temple (Luc 11.51).

En second lieu, il est impensable que les colons juifs dirigés par Zorobabel et le grand-prêtre Josué aient pu commettre un tel crime au moment même où ils obéissent à l’exhortation du prophète Aggée en reprenant la construction du Temple. Enfin, ni Esdras ni Néhémie, ni le prophète Malachie ne font la moindre allusion à une fin aussi sordide. Le « Zacharie » dont parle Jésus n’est pas le fils de Barachie, mais le fils du prêtre Yehoyada qui avait sauvé la vie du futur roi Joas quand celui-ci était encore bébé, mais une fois au pouvoir, ce souverain rend le mal pour le bien. En effet, dans le second livre des Chroniques, on lit :

Alors l’Esprit de Dieu se saisit de Zacharie, fils du prêtre Yehoyada, il se présenta devant le peuple et dit : – Voici ce que Dieu vous déclare : “ Pourquoi enfreignez-vous les commandements de l’Éternel ? Vous ne réussirez rien ! Puisque vous avez abandonné l’Éternel, il vous a abandonnés. ” Alors les gens complotèrent contre lui et on le tua à coups de pierres sur ordre du roi dans le parvis du Temple de l’Éternel. Ainsi le roi Joas oublia toute la bienveillance dont Yehoyada, le père de Zacharie, avait fait preuve envers lui, et il fit tuer son fils (2Chroniques 24.20-22).

L’anomalie que je viens de signaler est l’occasion de rappeler que ce sont les manuscrits originaux qui sont inspirés par l’Esprit de Dieu et non pas les copies de copies que nous possédons, et encore moins les traductions. Au fil des siècles, il s’est glissé ici et là des maladresses ou des erreurs que les spécialistes en exégèse tentent de corriger. Moi aussi je préférerais que tout soit limpide comme du cristal sans le moindre défaut, mais comme chacun sait, la perfection n’est pas de ce monde.

Tout comme pour le livre d’Aggée, dans le livre de Zacharie, les années sont comptées par rapport à un souverain païen parce qu’il n’y a plus de roi israélite assis sur un trône. Depuis que les deux royaumes des X tribus du Nord et de Juda ont été rayés de la carte politique, le premier par les Assyriens (722) et le second par les Babyloniens (587-586), nous sommes entrés dans une ère nouvelle que Jésus appelle « le temps des nations », ce que nous rapporte Luc (21.24 ; comparez Daniel 2 ; 7 ; LSG).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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