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Zacharie 1.8-17
Si quelqu’un me dit qu’il a eu une vision, je suis tout ouïe, je l’écoute avec attention parce que j’ai un goût prononcé pour le fantastique. Cependant, les visions font généralement partie du domaine occulte, ce qui veut dire qu’il vaut mieux ne pas en avoir. Pourtant, si certains ont des visions d’origine démoniaque, d’autres les reçoivent de Dieu. C’est le cas de tous les prophètes de l’Éternel au nombre desquels Zacharie, qui en une seule nuit a huit visions successives qu’un ange-interprète lui explique. Il y a des jours ou des nuits comme ça à perdre haleine. Je continue de lire dans le premier chapitre du livre de Zacharie.
Cette nuit j’ai vu, dans une vision, et voici un cavalier monté sur un cheval roux. Il se tenait parmi les myrtes dans les profondeurs, et derrière lui, il y avait d’autres chevaux : des roux, des rouges foncés et des blancs (Zacharie 1.8 ; auteur).
Zacharie n’est pas en train de rêver mais en état de veille et plongé dans une extase prophétique. Il voit en esprit une révélation de Dieu. C’est aussi ce qui arrive à l’apôtre Pierre. Dans le livre des Actes, on lit que « pendant qu’on lui préparait son repas, il tomba en extase » (Actes 10.10).
Les trois apôtres qui sont présents lors de la transfiguration de Jésus ont vécu une expérience similaire. Dans l’évangile selon Luc, on lit :
Pierre et ses deux compagnons étaient profondément endormis, mais quand ils s’éveillèrent, ils virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui (Luc 9.32).
Zacharie voit un « un cavalier monté sur un cheval roux qui se tenait parmi les myrtes dans les profondeurs ». Le mot traduit par « profondeurs » signifie aussi « lieu ombragé ». Il s’agit en fait d’une vallée profonde aux pentes ombragées par des bosquets de myrtes, des arbustes qui restent toujours verts et qui croissent dans les régions méditerranéennes. La vallée que voit Zacharie est symbolique mais il peut aussi s’agir de la vallée du Cédron qui est à l’est de Jérusalem entre la ville et le mont des Oliviers.
Chez le prophète Ésaïe, « le myrte » fait partie de la végétation qui sert d’image pour évoquer la vie qui fleurit dans un lieu aride. Il écrit :
Je planterai dans le désert le cèdre et l’acacia, le myrte et l’olivier. Je ferai croître dans la steppe le cyprès, le pin et le buis (Ésaïe 41.19). Où croissent les broussailles poussera le cyprès, au lieu des orties croîtra le myrte (Ésaïe 55.13).
Dans la vision de Zacharie, « le myrte » symbolise « le peuple élu » qui est alors petit et humble. Il n’est pas comme les grands empires qui sont comparables à une forêt de cèdres que l’on aperçoit de loin sur les hauteurs du Liban. Cependant, dans son abaissement le peuple de Dieu jouit d’un avantage que n’ont pas les peuples les plus puissants de la terre ; il a été choisi, il est aimé par l’Éternel et il lui est agréable tout comme les myrtes exhument un parfum odoriférant très agréable. En hébreu, si on ajoute la terminaison du féminin au mot « myrte », on obtient le prénom « Esther ».
Le « cavalier monté sur un cheval roux » est identifié plus loin (Zacharie 1.11) comme étant « l’Ange de l’Éternel », c’est-à-dire une pré-incarnation de Jésus-Christ. Il conduit une troupe de guerriers qui montent des chevaux de couleurs différentes. Le « roux » ou « rouge feu » du cheval de l’Ange de l’Éternel pourrait représenter le sang versé dans une guerre comme c’est le cas dans le livre de l’Apocalypse (6.4), mais ici le contexte ne le permet pas parce qu’un peu plus loin, les cavaliers font leur rapport disant :
Nous venons de parcourir la terre et nous avons constaté qu’elle est toute tranquille et calme (Zacharie 1.11).
Certains chevaux sont « rouges foncés ». Le mot ainsi traduit n’apparaît qu’une autre fois dans l’Ancien Testament, dans le livre d’Ésaïe (16.8) où il décrit la couleur d’une sorte de raisin. Les trois groupes de cavaliers, différentiés par la couleur de leurs chevaux, sont les anges qui veillent sur l’ensemble des peuples, au nord, à l’est et au sud de la Terre sainte. La notion d’anges tuteurs est familière aux Hébreux comme le montre le livre de Daniel (Daniel 10.12, 13, 20-21).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.