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Zacharie 4.10 – 5.2
Dès 1835, dans le dictionnaire de l’Académie, on a le proverbe : « Petit à petit, l’oiseau fait son nid ». Pour construire son nid, l’oiseau fait cent voyages avec une paille, un crin, une plume dans son bec. Et l’on se dit : « Il n’y parviendra jamais ! » Pourtant le nid est terminé au bon moment. Le comportement de l’oiseau est un bon exemple de courage, de patience et de persévérance, et c’est exactement ce dont les colons juifs revenus d’exil ont besoin afin de reconstruire le Temple qui avait été détruit par les Babyloniens.
Je continue de lire dans le chapitre 4 du livre de Zacharie.
Qui donc méprisait le temps des petits commencements ? Voyant que ces sept yeux de l’Éternel parcourent toute la terre, voici, ils auraient plutôt dû se réjouir en voyant la pierre en étain (le fil à plomb) dans la main de Zorobabel (Zacharie 4.10 ; auteur).
De toute évidence, certains parmi le peuple sont sceptiques concernant la possibilité de mener à terme la reconstruction du Temple ce qui risque de décourager les bâtisseurs (Aggée 2.3). Mais l’achèvement des travaux fera taire les mauvais coucheurs. Même si cet immense projet commence en titubant, il est le gage de sa réussite.
La question, « Qui donc méprisait le temps des petits commencements », revient à demander : « Comment peut-on, après ces promesses de Dieu, avoir des doutes concernant le futur ? » Ceux qui expriment ouvertement de l’incrédulité à l’égard du projet de reconstruction en cours sont des Israélites âgés qui pensent que quoi qu’on fasse, l’édifice final s’il y en a un, ne pourra jamais être comparable à la grandeur et à la majesté du Temple de Salomon. Dans le livre qui porte son nom, le prêtre Esdras dit :
Beaucoup, parmi les prêtres, les lévites, et les chefs de groupes familiaux parmi les plus âgés, qui avaient encore vu l’ancien Temple, pleuraient à haute voix pendant que l’on posait sous leurs yeux les fondations du nouveau Temple (Esdras 3.12-13).
Et le prophète Aggée rapporte que certains disent :
“ Reste-t-il, parmi vous, quelqu’un qui ait connu ce Temple dans son ancienne gloire ? Et à présent, comment le voyez-vous ? N’est-il pas comme rien aujourd’hui à vos yeux ? ” (Aggée 2.3).
La critique est facile et il y a toujours des moqueurs qui prennent plaisir à jouer les grains de sable dans les rouages de n’importe quel projet.
Quand Zorobabel prend en main le fil à plomb, il déclare que c’est à lui qu’incombe la responsabilité de diriger les travaux de reconstruction du Temple. Tout le peuple aurait alors dû se réjouir et placer sa confiance en Dieu parce que les Israélites savent que cette œuvre va se poursuivre sous l’œil attentif de l’Éternel dont les ses sept yeux parcourent toute la terre. Ces yeux, déjà mentionnés dans le chapitre précédent (Zacharie 3.9), signifient que Dieu, en tant que souverain absolu de cet univers, d’une part, surveille tout, sait tout et dirige tout, et d’autre part, prend soin de son peuple ; ici, il s’agit des colons juifs. Dans le chapitre 15 du livre des Proverbes, on lit :
L’Éternel voit ce qui se passe en tout lieu ; il observe tous les hommes, méchants et bons (Proverbes 15.3).
Et un prophète (Hanani) dit à Asa, roi de Juda :
L’Éternel parcourt toute la terre du regard pour soutenir ceux dont le cœur est tourné vers lui sans partage (2Chroniques 16.9).
Dans la vision de Zacharie, le fil à plomb qui est dans la main de Zorobabel est littéralement appelé « pierre en étain » car c’est ce qu’on utilise à cette époque. Mais comme ce métal n’existe pas en Palestine, les Phéniciens l’importent d’Espagne ou d’Angleterre et le procurent aux Juifs avec qui ils ont des liens commerciaux très étroits.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.