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Zacharie 8.1-7
Aujourd’hui, si vous voulez consulter quelqu’un d’éloigné, vous avez l’embarras du choix. Vous pouvez utiliser la bonne vieille méthode d’antan qui consiste à envoyer une lettre par la poste ou pour aller plus vite par fax. Une majorité de gens se servent du téléphone, surtout maintenant que presque tout le monde se balade avec un portable. Et puis bien sûr, nous avons le courrier électronique et le texte quasi instantanés, mais ces progrès sont très récents. À l’époque de l’Ancien Testament, il faut seller son âne et se déplacer sur son dos. C’est exactement ce que font les délégués de Béthel, une ville située sur l’ancien territoire du royaume israélite des X tribus du Nord. Ils viennent à Jérusalem pour poser une question d’ordre religieux aux prêtres et aux prophètes Aggée et Zacharie. Ils veulent savoir s’ils doivent continuer à jeûner et à se lamenter quatre fois par an en souvenir des catastrophes qui ont frappé le royaume de Juda quand les Chaldéens ont envahi leur pays, détruit Jérusalem et le Temple.
Parlant au nom de l’Éternel, Zacharie répond à la question des envoyés de Béthel par quatre oracles (Zacharie 7.4-7 ; 7.8-14 ; 8.1-17 ; 8.18-23). Le premier fait valoir qu’aux yeux de l’Éternel, les dispositions du cœur comptent bien davantage que les jeûnes rituels, même quand ceux-ci sont accompagnés de lamentations. Dans la foulée, Dieu reproche à son peuple de s’apitoyer sur lui-même et de s’être installé dans une routine qui consiste à pleurer périodiquement à cause des tragédies qu’il a connues et dont il est responsable. On peut dire aussi que si le cœur est bien disposé à l’égard de Dieu, les rites sont acceptables.
Dans le deuxième oracle, Zacharie rappelle les causes des malheurs qui ont frappé Israël, et que le peuple commémore par les jeûnes et lamentations. Plutôt que de continuer à se frapper la poitrine à cause des tragédies passées, il vaut bien mieux pour le peuple d’en tirer les leçons qui s’imposent et de se détourner des fautes graves qui ont provoqué le jugement de Dieu. Là encore on peut aussi dire que si le cœur est mal disposé à l’égard de Dieu, les rites sont inacceptables.
La réponse à la question des habitants de Béthel comporte donc quatre oracles en tout, deux plutôt négatifs dans le chapitre sept que je viens de rappeler, et deux très positifs dans le chapitre huit.
Nous arrivons donc maintenant au troisième oracle dans lequel l’Éternel informe les envoyés de Béthel que les jours de jeûne et de lamentations disparaîtront d’eux-mêmes quand un nouvel état de grâce et de prospérité sera accordé au peuple. Mais pour l’obtenir, les Juifs doivent obéir à la volonté de Dieu.
Ce discours est en deux parties. La première partie annonce des bénédictions prochaines (Zacharie 8.1-17) et la seconde, les bénédictions finales de la fin des temps (Zacharie 8.18-23).
Il faut toujours bien faire la différence entre les accomplissements de prophéties à court ou moyen termes, et les accomplissements à long terme qui ne se réaliseront que dans l’avenir lointain. Le retour des colons juifs sous la conduite de Zorobabel à l’époque des prophètes Zacharie et Aggée est un accomplissement à court terme et un avant-goût, une sorte de tableau miniature, du grand retour des Israélites de la diaspora en Terre promise, ce qui aura lieu au début du règne de mille ans de Jésus-Christ.
Toutes les promesses que l’Éternel a faites à la nation d’Israël sont dans un placard sur une étagère pour ainsi dire. Pour l’instant, et pour tout ce qui concerne la nation d’Israël, rien ne bouge, tout est figé. Les prophéties qui concernent le peuple juif et la fin des temps sont en suspens depuis que Dieu a interrompu son programme avec Israël quand Jésus a officiellement été rejeté par les chefs religieux. Par contre, dès que Jésus est ressuscité, Dieu a commencé à se constituer un nouveau peuple qui est l’Église, l’épouse du Christ, Jésus étant l’époux. Dans sa seconde épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :
Je vous ai fiancés à un seul époux pour vous présenter au Christ comme une jeune fille pure (2Corinthiens 11.2).
Le mariage et les noces de l’Agneau seront célébrés dans le royaume des cieux (Apocalypse 19.7-9).
Israël et l’Église sont deux entités totalement différentes qu’il faut bien différencier. Nul ne sait quand Dieu aura fini de rassembler ceux qui sont appelés à faire partie de l’Église ; ce jour que nul ne connaît parce qu’il se trouve uniquement écrit dans le calendrier divin, ce jour aura lieu l’Enlèvement de l’Église de Jésus-Christ (1Thessaloniciens 4), suite à quoi, Dieu reprendra son programme avec Israël.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.